Lieve et Alpha se sont rencontrés lorsque BRS les a choisis comme bénévoles pour apporter leur expertise bancaire à la coopérative d'épargne et de crédit UIMCEC au Sénégal. Comme les grandes banques commerciales, cette institution de microfinance (IMF) doit pouvoir démontrer qu'elle est armée contre le blanchiment d'argent. Lieve s'est engagée dans cette voie après une carrière bien remplie dans l'audit, Alpha est toujours actif en tant qu'employé KBC. Ils sont d'accord pour dire que ce genre de projet demande beaucoup de travail. Pourtant, c'est avec enthousiasme qu'ils racontent leurs expériences.
« Nous sommes deux personnes très différentes. Et ensemble, lors de la visite de projet pour BRS, nous avons formé un tout qui était plus que la somme des parties. Tu confirmes, hein ? » demande Lieve Meganck, conseillère BRS, à Alpha Peeters, collaborateur KBC. « Absolument », approuve son compagnon de voyage. « Nous avons formé une équipe parfaite. »
Lieve : « J'ai eu beaucoup de chance dans la vie et je veux rendre à la société ce qu'elle m'a donné. J'ai fait du bénévolat toute ma vie, en particulier auprès de jeunes défavorisés. À la fin de ma carrière chez KBC, j'étais à la recherche d'un nouveau défi. Lorsqu'un collègue m'a parlé de ses missions pour BRS, il m'a semblé que c'était un bon moyen d'apprendre de nouvelles choses. Et j'étais curieuse de l'Afrique depuis longtemps. C'est ainsi que je suis devenue bénévole BRS ».
Alpha : « Pour moi, tout a commencé lors d'un salon du voyage à Bruges il y a 16 ans. J'y ai rencontré un homme qui parlait avec passion de ses voyages au Rwanda. Et de BRS, parce que Wim Moens - c'était son nom - était président de l'Institut BRS à l'époque. Depuis cette rencontre, je savais que je voulais faire quelque chose pour BRS en tant que membre de KBC. C’est formidable de pouvoir apporter une contribution tangible à la société grâce aux connaissances et à l'expérience acquises dans le cadre de mon travail quotidien. C'est cela, et l'envie de découvrir de nouvelles choses, qui m'a motivé. Je ne savais pas grand-chose de la microfinance en tant que telle à l'époque ».
Lieve : « Pour moi aussi, c'était un tout nouveau monde. Pour ma première mission au Burkina Faso, en tant qu'employée KBC formée à la planification, j'avais préparé un emploi du temps hebdomadaire précis. Mais lorsque nous avons commencé le lundi matin, nous n'avons pas arrêté de boire du thé et d'échanger des nouvelles. À 11 heures, j'étais tellement nerveuse que je me tortillais sur ma chaise, si bien que mon collègue BRS plus expérimenté m'a chuchoté : “Calme-toi, ça va aller”. Et ce fut le cas. Mais pas comme je l'avais imaginé, c'est-à-dire directement de A à B. J'ai tout de suite compris à quel point il est important d'être flexible ».
Alpha : « Ma première mission au Togo s'est également déroulée différemment de ce qui était prévu. J’avais suivi au préalable chez BRS une formation sur Microvision, leur outil de projection financière, et j'étais tout à fait prêt. C'est alors qu'est arrivé le Covid. Nous avons été contraints de donner notre atelier en ligne. Enrichissant, mais pas autant que si l’on avait pu travailler ensemble sur place pendant une semaine ».
Lieve : « Il est vraiment important de se rendre sur place. Surtout si vous souhaitez approfondir les processus fondamentaux. Et nous ne faisons pas qu'encourager. Nous transmettons parfois des messages difficiles. Ce n'est pas quelque chose qu'on fait en ligne ».
Alpha : « Pour cela, il faut d'abord développer une relation et instaurer la confiance. Et cela n'est possible que si vous passez du temps ensemble, à discuter, à échanger des idées et à apprendre à vous connaître entre les sessions. Cela crée une dynamique très différente ».
Lieve : « Après tout, nous arrivons là-bas en tant qu'étrangers, nous posons toutes sortes de questions et nous donnons du feed-back critique à des personnes qui ont elles-mêmes leur expertise. Cela ne va pas de soi. On y travaille dans un environnement souvent plus hiérarchisé que le nôtre. L'aspect masculin-féminin joue également un rôle. Un atelier de ce type nécessite un certain équilibre entre la transparence et la transmission respectueuse du message. »
Alpha : « En particulier lorsque des différences culturelles entrent en jeu, il est préférable d'aborder la chose avec prudence. Nous nous concentrons en premier lieu sur ce qui est positif. Ensuite, nous demandons : où voulez-vous aller ? Nous examinons alors ce qui peut être amélioré. Dans ce cadre, leurs idées et leur contribution sont tout aussi importantes, car on ne peut pas simplement dire “je vais vous expliquer ce qu’il faut faire”. »
Lieve : « D'ailleurs, les participants à ces ateliers sont très motivés. Ils participent activement et ne demandent rien d'autre que d'apprendre à améliorer leur IMF. »
Alpha : « Leur travail est également très important sur le plan social. Les IMF accordent de petits prêts, mais pour les personnes qui ne peuvent pas obtenir de prêt auprès des banques traditionnelles, cela fait toute la différence. »
Lieve : « La différence entre subvenir ou non à leurs besoins, entre laisser ou non leurs enfants faire des études. »
Alpha : « La microfinance est un levier incroyablement puissant pour donner des opportunités aux gens et construire la société. »
Lieve : « L'aspect coopératif est très important ici. Les villageois se regroupent pour former des IMF et se portent mutuellement garants de leurs crédits.
Alpha : « Et c'est précisément cet élément coopératif qui crée la cohésion sociale qui rend les IMF si décisives. »
Lieve : « En plus d'être passionnante, une mission BRS de ce type demande aussi beaucoup de travail, dans une autre langue et un environnement inconnu. Il faut être très flexible. Par conséquent, vous êtes constamment sur le qui-vive. »
Alpha : « C'est justement parce que c'est si intense qu'il est important de bien s'entendre avec les personnes avec lesquelles vous partez en visite de projet. Il faut être prêt à collaborer et contribuer à l’effort collectif. Un bénévole BRS part avec un enthousiasme débordant et se donne à 100 %. Minimum. »
Lieve : « Mais on obtient beaucoup en retour. La chaleur humaine, par exemple. Et cela me permet de rester mentalement alerte. »
Alpha : « À cela s'ajoute la motivation des collaborateurs des IMF. Elle se ressent fortement et me motive beaucoup. Être bénévole pour BRS est une expérience merveilleusement enrichissante. »