Le CGAT : une histoire de choix et de possibilités

Est-il fou de passer de la microélectronique à la microassurance ? Si nous parlons d’Erik Lauwers, employé de chez KBC, la réponse est non. Après une formation d’ingénieur civil en microélectronique, Erik a finalement rejoint KBC. Après avoir passé plusieurs années chez KBC Assurances, il a rejoint Finance. Ces différentes expériences ont fait de lui le candidat idéal pour soutenir - en tant que bénévole - un projet avec des mutualités. C’est ainsi que fin 2018, Erik a brièvement troqué son bureau chez KBC pour les bureaux de mutualité du CGAT, en République démocratique du Congo.

En route vers la santé

Erik : « Le CGAT est une organisation locale qui coordonne les mutualités locales et propose des assurances santé. De concert avec Solidarité Mondiale, BRS œuvre depuis plusieurs années déjà au développement d’une structure financièrement saine, afin que le CGAT et les mutualités affiliées puissent voler de leurs propres ailes. Je me suis rendu sur place en compagnie de Paul Van Heuverzwijn (Institut BRS) et Patrick Tulpin (bénévole chez KBC) en vue de suivre et de soutenir les accords conclus par le passé. »  

Plus qu’un défi de taille

Erik : « Le défi auquel est confronté le CGAT n’est pas une mince affaire. L’espérance de vie moyenne en République démocratique du Congo est d’à peine 48,8 ans. Avec un médecin pour 10 000 habitants et un nombre insuffisant de centres médicaux de qualité, la population pauvre n’a guère accès aux soins de santé. Et en RDC, la pauvreté touche 80 % de la population, signifiant qu’une part considérable de Congolais vit en dessous du seuil de pauvreté. Grâce à leur travail dans l’économie informelle, ils gagnent 100 à 150 dollars par mois, tandis qu’une visite chez le médecin coûte au moins 10 dollars. Dans ce contexte difficile, le CGAT s’efforce d’offrir une assurance maladie au plus grand nombre possible de Congolais. À cet égard, il est évidemment important que les mutualités elles-mêmes deviennent financièrement saines. » 

Choix et possibilités

Erik : « L’échelle est très importante. C’est pourquoi le CGAT a récemment fusionné plusieurs mutualités en une seule. Cela réduit les coûts et répartit les risques. De plus, elles se concentrent sur un tout nouveau marché, une possibilité qui se présente parce que le gouvernement congolais a obligé les entreprises à souscrire une assurance groupe pour les soins de santé. À cette fin, elles peuvent faire appel aux mutualités existantes. Dans la mesure où le CGAT se permet d’être payé pour ce service, cela offre certainement des possibilités et nous les soutenons dans cette démarche.

Un autre élément important que nous avons examiné avec le CGAT est la planification stratégique des mutualités. Elles savent où elles veulent aller, mais jusqu’à présent, elles ignoraient totalement où elles en étaient par rapport à cet objectif. Main dans la main, nous avons créé une feuille Excel qui leur permet de collecter des indicateurs de performance. Ce faisant, elles savent où elles en sont par rapport à leur objectif et si elles doivent entreprendre des actions. » 

La mission sociale avant tout

Erik : « J’ai également eu l’occasion de m’entretenir avec les médecins-contrôleurs. Forts de leur expérience pratique, ils ont une vision réaliste des progrès à faire pour devenir autosuffisants. C’est une contribution utile pour le management. 

Ces médecins choisissent sciemment de travailler pour la mutualité, car ils souhaitent créer un levier dans l’accès aux soins de santé. J’ai également remarqué le même enthousiasme chez les autres collaborateurs des mutualités. Le profit ne les intéresse pas. Ils ont une mission sociale et en sont parfaitement conscients. Ma première mission pour BRS a donc été très positive. J’ai le sentiment d’apporter une contribution structurelle, dans un esprit de collaboration, avec beaucoup d’enthousiasme manifesté par toutes les parties. »