Entre collègues

Collaborer à distance ? Pas de problème…  grâce à Skype et au courrier électronique ! Néanmoins, il reste important de goûter à la réalité sur place et de parler directement avec les gens. C’est l’expérience qu’ont faite nos collègues de KBC Stef Cops et Jeroen Rottiers en se rendant cette année en mission pour BRS à Addis-Abeba en Éthiopie. 

 

Wasasa

Stef : « Là-bas, nous avons travaillé pendant cinq jours avec Wasasa, une institution de microfinance qui vient de conclure un partenariat avec BRS. ‘Wasasa’ veut dire ‘civière’ : cela symbolise l’aide que l’institution apporte aux paysans les plus vulnérables ».

Jeroen : « Cette institution de microfinance est venue vers nous avec deux questions. La première était de savoir comment attirer plus d’épargne pour répondre à l’augmentation des demandes de crédit. Ce sont d’autres collègues qui se sont occupés de ce volet. La seconde question concernait les crédits. Et comme Stef et moi travaillons au service crédits pour l’agriculture et l’horticulture, c’est nous qui nous en sommes chargés.»

Stef : « Au départ, cette question était très vague. C’est seulement après de nombreux coups de téléphone et e-mails que notre mission est devenue plus concrète : les aider à établir la liste des tâches de leur nouvel expert en agriculture ».

Une vache, ce n’est pas de l’agriculture

Jeroen : « Une fois là-bas, nous avons parlé avec une multitude d’individus : les collaborateurs de l’institution de microfinance, ceux d’une agence locale et les paysans eux-mêmes.  Ce n’est qu’après, le dernier jour de notre mission, que nous nous sommes assis autour de la table avec les gens de l’institution pour élaborer le profil de leur expert ».

Stef : « Nous avons vite remarqué qu’il n’était pas si évident que cela de transposer notre expérience dans la leur, et inversement. Rien que l’expression ‘agriculture et horticulture’ prêtait à confusion. Quand nous utilisions une vache comme exemple, ils nous répondaient : ‘Ça, ce n’est pas de l’agriculture.  C’est du business’ ».

Jeroen : « Pour eux, l’agriculture, c’est ce qu’on cultive dans les champs. Du maïs, des céréales… Ce qu’on sème et ce qu’on récolte. Les animaux n’en font pas partie. Ce genre de malentendus, on les remarque plus vite quand on est assis ensemble autour de la table. On peut facilement rectifier le tir et approfondir la discussion ». 

Point de basculement

Stef : « Souvent, d’autres questions surgissent lors de ces contacts personnels. Un exemple : Wasasa octroie traditionnellement des crédits à des groupes d’agriculteurs. Les paysans sont donc coresponsables de leur crédit. Plus l’agriculture évolue et l’institution grandit, plus les montants demandés sont importants. Tous les paysans du groupe ne sont pas prêts à se porter garants. C’est la raison pour laquelle Wasasa envisage de proposer des crédits individuels. Mais comme c’est nouveau pour eux, ils ont beaucoup de questions en suspens. C’est pour cela qu’ils sont venus frapper à notre porte ».

Jeroen : « La question à se poser est la suivante : dans quelle direction souhaitent-ils aller ? Veulent-ils poursuivre les crédits collectifs pour essayer de toucher de plus en plus de paysans dans le besoin ? Ou bien veulent-ils se tourner vers les clients qui continuent à évoluer en leur proposant des crédits individuels ? Une décision difficile qui mérite une réflexion approfondie ! ».

Cela promet de faire grand bruit !

Stef : « Et ils y réfléchissent. Ce qu’ils voudraient vraiment savoir, c’est comment nous décidons, chez KBC, du montant dont l’emprunteur a besoin et comment nous évaluons sa capacité de remboursement. Cette expérience, nous la partageons avec plaisir… entre collègues. Car finalement, nous travaillons dans le crédit tout comme eux ! Et cela crée un lien ».

Jeroen : « Ça aussi, c’est l’avenir, je pense : partager nos connaissances et notre expertise. Nos collègues de KBC le demandent aussi, du reste. De plus en plus. Cela promet de faire grand bruit, c’est sûr ! ».