Des assurances adaptées pour les petits agriculteurs

Pas moins de trente ans d’expérience comme banquier. Gerry Vanhelmont a apporté cette expérience lorsqu'il est devenu membre de l'Institut BRS fin 2018, après avoir pris sa pension chez KBC. Aujourd’hui, il y consacre son expertise en tant que bénévole pour BRS et les institutions de microfinance (IMF) dans le Sud. Pour sa première mission, Gerry s’est rendu chez Wasasa en Éthiopie. 

Gerry: « Wasasa est la plus grande IMF indépendante d’Éthiopie. D'abord avec des crédits, ensuite avec des produits d'épargne, cette organisation soutient les petits agriculteurs depuis déjà quinze ans. Et elle le fait admirablement, pour pas moins de 147 000 clients. Et Wasasa continue de se développer. De plus, la demande en produits d’assurance adaptés à la population agricole pauvre a également augmenté. 

 

 

Une récolte ratée est un désastre

Fin janvier, je suis parti à Addis-Abeba pour étudier les possibilités en la matière en concertation avec eux. Je m’y suis rendu avec Tom Geladé de BRS et Frederik Goegebeur de KBC Assurances, qui possèdent une grande expertise en microassurance. Nous avons analysé au préalable une étude de la Banque mondiale sur les microassurances en Éthiopie, ainsi que les résultats d’une enquête organisée par Wasasa à notre initiative. Les collaborateurs et les clients se sont exprimés sur les besoins, les priorités et les possibilités. 

Le besoin urgent en assurance pour les activités agricoles s’est immédiatement fait sentir. Logique, quand on sait que pratiquement tout le monde est agriculteur en Éthiopie ou possède au moins quelques vaches. La région d’Oromia où Wasasa est active se trouve aussi en grande partie sur un plateau. La sécheresse et le gel qui y règnent ravagent souvent la récolte de pois chiches et de teff (une céréale populaire). Et pour ceux qui ont peu de moyens, les conséquences d’une telle récolte ratée ou de bétail malade sont évidemment désastreuses.

Apprendre de l’expérience des autres

L'expérience montre aujourd'hui que les assurances agricoles sont très complexes. De plus, elles sont difficiles à organiser et déficitaires. Le défi était dès lors de taille : examiner avec les collaborateurs de Wasasa l’ensemble du trajet tout en formulant des propositions concrètes pour les microassurances. 

Notre visite chez l’assureur local Oromia Insurance Company a été très enrichissante à cet égard. Même pour ce grand assureur, les assurances agricoles se sont avérées déficitaires. Leur conseil était dès lors très clair : ne vous lancez pas seul(e).

De nouvelles pistes

Une déception pour le CEO Amsalu Alemaheyu et son équipe. Le fait qu'ils prennent malgré tout ce conseil en considération est la preuve de leur maturité. Tout comme le fait qu'ils n’abandonnent pas. Ils continuent d’élargir leur assurance-crédit - même en cas de décès du partenaire, le remboursement tombe - et examinent si Wasasa peut intervenir en tant que distributeur de l’assurance agricole d’Oromia. L’IMF répond ainsi aux besoins de ses clients alors que le risque incombe à l’assureur. BRS soutient Wasasa dans ces deux parcours. 

Faire la différence

Grâce à cette première mission, j'ai constaté que BRS fait vraiment la différence, à l’aide d’une expertise associée, une approche structurée et une grande motivation pour aider les personnes qui en ont énormément besoin à aller de l’avant. Je suis tout à fait d'accord sur ce point.