« L’échange Sud-Sud est tellement enrichissant »

20 janvier 2022

Ce n’est pas parce qu’on ne voyage pas que le travail est à l’arrêt. Nous avons pu le constater l’année dernière, tant pour BRS que pour ses organisations partenaires. La collaboration s'est poursuivie. BRS a ainsi organisé, pour les institutions de microfinance (IMF) d’Amérique latine, une série de six webinaires sur la politique du personnel. Mariana Arana, CEO de la coopérative équatorienne d’épargne et de crédit Unión El Ejido, faisait partie des participants. 

Les opportunités du web

« La demande d’input en matière de politique du personnel est venue de l’IMF salvadorienne AMC. En réponse, BRS a mis en place une série de webinaires, auxquels tous les partenaires d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale ont été invités. Nous avons immédiatement saisi cette opportunité d’apprendre en ligne. 

Les défis posés par la pandémie ont été un déclencheur supplémentaire. Cela fait presque deux ans que nous mettons tout en œuvre pour ne licencier personne. Nous payons les salaires habituels, même pour ceux qui ne peuvent pas travailler ou qui travaillent moins. Cela ne va pas de soi, mais cela fait partie de notre engagement envers nos salariés. On se demande parfois comment les autres s’y prennent. 

Défis

Il en va de même pour d’autres thèmes liés à la politique du personnel, car les défis sont nombreux. Entendre la manière dont les autres coopératives gèrent cela nous a semblé très enrichissant. 

Il y a par exemple la forte concurrence sur le marché du travail des IMF. Les jeunes fraîchement diplômés veulent travailler pour nous parce que nous offrons beaucoup d’opportunités. Mais les travailleurs expérimentés sont plus difficiles à trouver. Et difficiles à retenir, car toutes les IMF recherchent des personnes qui ont des connaissances pratiques, qui sont directement opérationnelles et rentables. Comment motiver les travailleurs et rendre leur travail plus attrayant ? Voilà les questions sur lesquelles nous travaillons donc. 

Comment vous y prenez-vous ? 

À l’occasion de plusieurs sessions de trois heures chacune, BRS s’est penchée sur des thèmes tels que le recrutement, la formation, la culture d’entreprise et les évaluations. Nous avons reçu des exemples pratiques et des conseils. Et avons surtout été encouragés à partager nos propres expériences. En petits groupes, avec des IMF du Pérou, du Salvador, d’Équateur et du Honduras, nous avons échangé nos visions et nos connaissances. Et cet échange Sud-Sud est tellement enrichissant. Apprendre les uns des autres nous rend plus résilients. 

Nous continuons donc à nous inspirer mutuellement. Désormais, nous nous réunissons chaque mois en petits groupes, en ligne. Et au printemps, nous nous reverrons lors d’une session plénière avec BRS. 

Une amélioration constante 

En attendant, nous mettons en pratique ce que nous avons appris. Nous avons mené une enquête auprès de notre personnel pour connaître sa satisfaction et les points à améliorer. Un point de travail important qui a été mis en avant est la « communication sans ambiguïté ». Parce qu’une personne dit parfois ceci et une autre cela, les gens ne savent parfois plus ce que l'on attend d'eux. Nous avons immédiatement désigné un responsable de la communication interne et nous essayons maintenant de rationaliser davantage nos informations. 

Nous nous efforçons ainsi de nous améliorer petit à petit en tant que coopérative. Et cette approche porte ses fruits. Nous grandissons et nous devenons plus forts. Le système équatorien de classification des coopératives nous a récompensés l'année dernière en accordant un statut supérieur à l'Unión El Ejido. 

Là où mon cœur est

C'est important pour moi. Je crois beaucoup en la force des coopératives. Cela me fait tellement plaisir de voir nos membres se développer, démarrer leur propre affaire, se lancer. C'est pour ça que je fais ce travail. Et que je continuerai à le faire avec plaisir. Je travaille depuis 27 ans pour Unión El Ejido. Récemment, on m’a proposé de passer dans le secteur commercial, avec un salaire plus élevé. J'ai dit non. Je reste là où mon cœur est. »