"Alone I am weak but together we are strong"

06 septembre 2024

Les membres des coopératives d'épargne et de crédit des Philippines commencent chacune de leurs réunions par ce serment coopératif : "I believe in the cooperative, alone I am weak but together we are strong."  Une expérience particulière qui a fait forte impression sur les bénévoles de KBC, Heidi Jansen et Gretel Laureys.

 Entre professionnels 

Gretel: " Je suis une grande voyageuse et j’ai déjà visité de nombreux pays du Sud. Mes visites dans le cadre de projets locaux et des ONG ont entretenu mon intérêt pour le bénévolat. Faire quelque chose, c’est bien plus que rédiger un chèque. Cette offre d'emploi de BRS m’a offert cette opportunité. " 
Heidi : "Je suis loin d’être une grande voyageuse. Mais mon intérêt pour le fonctionnement des coopératives m'a poussée à réaliser il y a 10 ans un voyage d'immersion au Pérou avec BRS. Là, je suis entrée en contact avec des IMF. C’est lors de ce voyage que j'ai su qu'un jour je voulais faire quelque chose pour BRS."
Gretel : "Ma propre vision correspond parfaitement à la manière dont BRS envisage ce genre de mission. Nous ne nous rendons pas là-bas en adoptant le comportement des ‘Occidentaux intelligents’ qui prétendent savoir ce qu'il faut faire et comment le faire."
Heidi : "D’ailleurs, les collaborateurs philippins sont eux-mêmes de véritables professionnels. Des collègues, avec lesquels nous partageons nos connaissances, notre expérience et nos instruments."

Shitty process 

Gretel: "Ce sont d'ailleurs eux qui ont fait la demande d'un accompagnement en matière d'amélioration des processus. Ils souhaitent accélérer leurs processus, sous la pression de la concurrence avec les fournisseurs de crédits numériques." 
Heidi:" Dans un premier temps, ils pensaient que la numérisation serait la solution. Mais : ‘If you digitize a shitty process, then you’ll end up with a shitty digital process’. C’est pourquoi nous les avons encouragés à évaluer d’abord l’efficacité de leurs processus."
Gretel: "Si votre processus ne fonctionne pas bien et que vous vous contentez de le numériser, il ne fonctionnera pas nécessairement plus vite ni mieux. Leur en faire prendre conscience a été une première étape importante. " 

Ma voiture ne démarre pas 

Heidi:  Ensuite, nous avons enfin pu élaborer des procédures plus efficaces. Pour ce faire, vous devez d’abord cartographier le flux existant. Ils ont travaillé en petits groupes avec les outils que nous leur avons fournis à cet effet. » 
Gretel: " Comme on comprend mieux l’essence d’une technique en l'appliquant à un domaine tout à fait différent, ces exercices n’ont pas directement porté sur leurs processus de crédit. Supposons que votre voiture ne démarre pas. Pourquoi ne démarre-t-elle pas ? Parce qu'il n'y a pas d'essence dans le réservoir. Comment cela se fait-il ? Nous avons oublié de faire le plein. Comment se fait-il que vous l’ayez oublié ? … Et ainsi de suite. Jusqu'à ce que vous découvriez enfin que la jauge à essence ne fonctionne pas. Ce n’est qu’alors que vous parviendrez à la véritable cause du problème, ce que vous devrez résoudre."

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?  

Heidi: " Avec cet exercice, nous leur avons appris qu'à toutes les étapes d'un processus, il faut réfléchir au pourquoi. Et qu’il ne faut jamais s’arrêter de s’interroger : ‘why?’. Pourquoi cette situation ? Nous avons tellement insisté là-dessus qu'au bout d'un moment, ils ont répondu à tout ce que nous disions par ‘But whyyyy?’. Sur le ton de la blague bien sûr, mais en attendant, ils avaient parfaitement où nous voulions en venir."  
Gretel: " Par la suite, nous avons appliqué cette technique à un certain nombre d'obstacles qu'ils rencontraient dans les processus relatifs à une demande de crédit. Par exemple, l’efficacité des contrôles. Ou le grand nombre de formulaires à remplir. Ils se sont finalement demandé si tous ces documents étaient réellement nécessaires. Ce n’est qu'en sachant cela, qu’il est logique de parler de numérisation."  

Une vague d’émotions 

Gretel: " Ce qui m’a le plus touchée pendant notre mission, c’est l’enthousiasme de tous les participants. Certains d'entre eux sont des enfants de coopérateurs, qui ont pu étudier grâce à des microcrédits. Ils sont conscients de l'importance de la microfinance et partagent consciemment avec la coopérative les connaissances acquises au cours de leurs études. C’est tellement beau."
Heidi :" J’ai été très émue par le serment coopératif dans les cercles de femmes, les groupes d’emprunteurs féminins. Elles ouvrent chaque réunion avec le vœu solennel de travailler ensemble dans un esprit de coopération. ‘I believe in the cooperative. Alone I am weak but together we are strong…’ C’était une expérience particulière de pouvoir y assister. En fait, je conseillerais à tout le monde de s’engager comme bénévole. Non seulement vous aidez les autres, mais cela vous rend aussi heureux ! "