Des nouvelles de PILARH (Honduras)

06 septembre 2024

Cet article est le premier d'une nouvelle série intitulée « Des nouvelles des institutions et de leurs clients ».  Après de nombreuses années d’une étroite collaboration avec BRS, PILARH (Honduras) vole désormais de ses propres ailes.

PILARH, partenaire de BRS

Pauvreté, changement climatique, criminalité : les agriculteurs honduriens sont confrontés à des défis majeurs. PILARH, partenaire de BRS, ne connaît que trop bien ces problèmes, puisqu’elle soutient les entrepreneurs en leur proposant des conseils et des microcrédits. En outre, cette institution de microfinance passionnée fait des dons aux écoles, hôpitaux et cabinets dentaires locaux. Aperçu d’une collaboration profondément ancrée.  

 

 

Une forte croissance, avec des racines solides

La collaboration entre BRS et PILARH a débuté en 2007. Des bénévoles de KBC et de Cera se sont investis sans compter pendant de nombreuses années pour encadrer les employés de PILARH. Grâce à de nombreuses réunions, formations, missions de conseil et rendez-vous clientèle, nous avons appris à connaître de l'intérieur le fonctionnement de cette organisation en pleine croissance et avons pu aider PILARH à devenir l'acteur financier solide qu'elle est aujourd'hui. 

Bien que nous ayons mis fin à cette collaboration fructueuse en 2021, les liens n'ont pas été complètement rompus. PILARH a actuellement encore deux prêts en cours auprès de BRS Microfinance Coop pour un montant total d’environ 1,1 million d'euros, ce qui a permis d’octroyer quelque 500 prêts à de petits entrepreneurs et agriculteurs en vue d’améliorer leurs conditions de vie de manière durable.

Nous continuons aussi à suivre la situation de près. Ces dernières années, PILARH a connu une belle croissance. L'organisation compte aujourd'hui 18 bureaux et reste rentable. Le nombre de clients est passé de 35 000 à 43 000. 

Un travail important en des temps difficiles

Le Honduras souffre de problèmes structurels de longue date, notamment la corruption systématique, l'ingérence politique dans le système judiciaire et l'insécurité. Près de 80 % de la population rurale vit dans la pauvreté, avec un revenu quotidien inférieur à 7 dollars.
Les jeunes sont plus particulièrement en difficulté. La discrimination fondée sur le sexe entrave le développement économique des femmes. La criminalité, couplée au trafic de drogue et à la violence des gangs, reste un défi au quotidien. Même l'ancien président Juan Orlando Hernández a été condamné pour trafic de drogue aux États-Unis.

Une organisation active dans des zones reculées 
De nombreux Honduriens cultivent du café, du tabac et des bananes destinés à l'exportation. Ces agriculteurs, qui travaillent dur, dépendent fortement des prix du marché international. L'impact du changement climatique devient de plus en plus évident, avec des pluies abondantes et des sécheresses extrêmes, ce qui entraîne une diminution des récoltes, qui sont en outre de moins bonne qualité. Bien que les prix du café aient fortement augmenté récemment, les producteurs de café n'en profitent pas toujours suffisamment.
Il reste difficile d'atteindre les populations rurales en raison des barrières géographiques, des infrastructures limitées et des facteurs culturels. PILARH tente de surmonter ces obstacles en utilisant des canaux de distribution innovants, tels que les services bancaires mobiles et les réseaux d'agents. C'est ainsi que l’organisation parvient à atteindre les personnes vivant dans des zones reculées, qui sont souvent celles qui bénéficient le plus de ses services. 
En misant sur les services financiers numériques, les institutions de microfinance comme PILARH atteignent davantage de clients, réduisent leurs coûts opérationnels et améliorent l'expérience client. Bien sûr, cela comporte aussi des risques et il est indispensable de mettre en place une cybersécurité solide et de promouvoir la culture numérique, qui profitera également aux clients dans d'autres domaines. 
Autre défi à relever : au sein des nouvelles agences, la rotation du personnel est particulièrement élevée. De nombreux collaborateurs locaux quittent PILARH dans l'année pour émigrer aux États-Unis ou dans d'autres pays à la recherche d'une vie meilleure. 

Conscience sociale et environnementale 

PILARH reste fortement engagé sur le plan social. L'organisation propose des cours en ligne gratuits sur l'éducation financière et partage régulièrement des conseils en matière d'épargne via les réseaux sociaux. En outre, elle sensibilise ses clients à l'environnement et soutient les communautés locales en faisant des dons aux hôpitaux, aux écoles et aux cabinets dentaires.